CONSERVATION RESTAURATION

LA CÉRAMIQUE :

La céramique est un terme générique qui regroupe tous les objets fabriqués à partir de mélanges d’argiles plus ou moins chargées d’impuretés et qui acquièrent leur solidité et leur forme définitive au cours d’une cuisson.

Les céramiques poreuses à pâte tendre :
Terres cuites, terres cuites lustrées, terres cuites vernissées.
Les céramiques poreuses à pâte dense :
Faïences stannifères, faïences fines
Les céramiques non poreuses à pâte dure :
Grès, porcelaines, biscuits, pâtes siliceuses

Il est important de préciser, lors du diagnostic, le type de céramique en présence car cela conditionne le choix du mode opératoire et des produits à utiliser lors de l’intervention.

LA P’TITE HISTOIRE :

Dès les origines de l’Humanité, l’utilisation de la céramique a répondu aux besoins de la vie quotidienne : ustensiles de cuisine ou de toilette, construction, transport, stockage, pratiques religieuses, soins médicaux… Mais la céramique est également devenue un support privilégié pour l’expression et la volonté esthétique d’artistes. La diversité de formes possibles, le perfectionnement de la pâte, la qualité et l’enrichissement du décor donnent naissance à de réelles œuvres d’art et à la signature de chefs-d’œuvre.

Il est important de révéler  les différentes valeurs des objets céramiques (valeur historique et documentaire, valeur esthétique et décorative, valeur affective, …) qui influencent le choix du rendu final.

LES ALTERATIONS :

La prise en considération de l’environnement des œuvres (contrôle du taux d’humidité relative, de la luminosité, de la température ambiante) permet de prévenir leur dégradation. Même si elle devrait être généralisée, cette démarche de conservation préventive ne peut souvent être mise en œuvre que dans les musées ou lieux d’exposition institutionnels.

Ce sont donc des objets plus ou moins endommagés qui sont confiés aux soins du conservateur-restaurateur.
Pour autant, celui-ci ne devra pas systématiquement intervenir :

Les défauts de fabrication :
PAS D’INTERVENTION car ils servent à l’étude technologique de l’objet.

Les traces d’usure et d’usage :
PAS D’INTERVENTION car elles servent à l’étude des usages de l’objet

Les altérations physico-chimiques :
INTERVENTION car Il faut stabiliser et, si possible, éliminer les causes de ces dégradations

Les altérations mécaniques :
INTERVENTION car Il faut interrompre les dégradations engendrées par ces états et redonner une lisibilité à l’objet.

Les anciennes restaurations :
INTERVENTION car les restaurations s’altèrent avec le temps. Les produits et les concepts de restauration évoluent.

LES DIFFERENTES INTERVENTIONS

Il faut distinguer les interventions de conservation, obligatoires à la survie de l’œuvre, et les interventions de restauration, dans un second temps, facultatives, permettant d’améliorer la présentation de l’œuvre et de révéler ses différentes valeurs.

La conservation préventive :
L’objet n’est pas (ou plus dégradé) mais risque de l’être (à nouveau) à tout moment. On agit sur les causes des dégradations.
La conservation curative :
L’objet est endommagé et il est urgent d’intervenir pour stopper la ou les altérations. On agit sur les conséquences des dégradations.
La restauration muséale :
Une fois l’œuvre stabilisée, les altérations restent volontairement plus ou moins perceptibles pour privilégier l’authenticité et la valeur documentaire de l’œuvre. Les interventions vont de la mise en évidence des parties restaurées (comblement en retrait et/ou mise en teinte un ton au-dessous…) à la recherche d’un compromis entre respect de l’histoire de l’objet et aspect esthétique (en laissant des traces de son état avant intervention tout en masquant ce qui heurte le plus le regard).
La restauration illusionniste :
Une fois l’œuvre stabilisée, toutes les altérations sont « maquillées » et disparaissent au regard pour privilégier la valeur décorative de l’œuvre. Elle est préconisée quand la restauration reste localisée par rapport à l’ensemble de l’objet.