La Technique du raku

Lors du dernier festival «  céramiques en fête  » de Sadirac (Gironde), qui a lieu chaque année le deuxième week-end de juin, nous avons pu assister à une cuisson raku orchestrée de main de maître par Céline. Découvrez la vidéo mise en ligne sur ma page Facebook. Mais qu’est-ce que le raku  ?

C’est une technique particulière de cuisson de pièces céramiques, développée au Japon au XVe s. et traditionnellement liée à la cérémonie du thé.
Les poteries, après avoir été façonnées (par exemple au tour) et séchées très lentement, subissent une première cuisson dite de dégourdi, entre 800 et 850°C, pour obtenir ce qu’on appelle des biscuits. Elles sont désormais manipulables. On peut alors procéder à leur émaillage en recouvrant leur surface par trempage ou au pinceau, d’une ou plusieurs couches d’émail préparé en amont. Il existe plusieurs émaux de base pour la technique du raku. On peut citer par exemple la céruse, la silice, le borax, le kaolin… Pour étoffer la palette, ils peuvent être colorés au moyen d’oxydes et possèdent chacun une température propre de cuisson, mais tous fondent et se vitrifient généralement aux alentours de 1000°C.

La technique de cuisson raku estrapide. Après environ une heure et demie de cuisson, alors que sa température est encore comprise entre 900°C et 1050°C, on ouvre le four. A l’aide de grandes pinces métalliques, sans attendre, on extrait une à une les poteries qui subissent alors un choc thermique. Des craquelures apparaissent dans l’émail. On les plonge ensuite dans un grand récipient qui contient de la sciure.

C’est la phase de l’enfumage dont on peut stopper les effets à tout moment en immergeant les pièces céramiques dans de l’eau froide (notamment pour figer l’effet métallique des oxydes). En refermant le couvercle, on prive les céramiques d’oxygène (cuisson «  réductrice  »)  : les couleurs de l’émail se modifient, les oxydes métalliques (surtout de cuivre et de fer) s’irisent, le dioxyde de carbone dégagé par la combustion de la matière organique (sciure) pénètre dans les craquelures et y dessinent tout un réseau de lignes noires. Selon la granulométrie du combustible, son taux d’humidité, son ancienneté, le temps pendant lequel les pièces sont restées au contact de l’air avant l’enfumage… on obtient des résultats très différents dont on ne pourra prendre conscience qu’après la phase ultime du nettoyage.